Ce dimanche, un soleil magnifique irradiait notre belle cité phocéenne... Une lumière sublime, douce et caressante, promesse de beaux jours... Une lumière d"hiver comme il n'en existe que par chez nous... Et je n'ai pu résister à l'envie de prendre quelques clichés pour vous partager la lumière de ma ville, en même temps que ce poème de Supervielle, un des plus beaux que je connaisse...

Marseille

"Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche, ses coquillages et l’iode,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel,
Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore,
Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et leurs alcools,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes.
Ici le soleil pense tout haut, c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation,
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents dans la montagne,
Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un peu dans la rue,
Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles.
Et la lune est un singe échappé au baluchon d’un marin
Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.
Marseille, écoute-moi, je t’en prie, sois attentive,
Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec douceur,
Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu
O toi toujours en partance
Et qui ne peut t’en aller,
A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer."

Jules Supervielle, Marseille.

Chez nous, en hiver, nous mangeons beaucoup de potages. Ils réchauffent, hydratent, parfument toute la maison... Aussi j'essaie de varier les légumes et les associations afin de rompre la monotonie de l'hiver! Mais jamais je n'aurais eu l'idée de cuisiner du chou vert en soupe, si je n'avais pas trouvé l'idée sur le très joli blog de Valentine "Et un soupçon de..." J'ai légèrement modifié sa recette (elle utilise du sel fou, et je n'en avais pas; j'ai mis plutôt de la moutarde à l'ancienne,...), et le résultat est la hauteur de mes espérances: un velouté tout en douceur et en caractère, beaucoup de saveurs, et d'originalité: merci Valentine!

Ingrédients (pour 4 personnes):

- 1 gros chou vert
- 4 pommes de terre
- 15 cl de crème fraîche allégée
- 10 cl de lait
- 1 c à s. de moutarde à l'ancienne
- sel et poivre

1) Eliminer les plus grosses feuilles du chou.
2) Eplucher les pommes de terre, les laver, les couper en quatre et les faire cuire à la vapeur environ 15 min.
3) Couper le chou en gros morceaux, ôter la partie dure et le faire cuire dans de l'eau salée environ 15 min.
4) Quand tout a cuit un temps convenable, mixer les pommes de terre, le chou, le mélange lait et crème que vous aurez préalablement fait tiédir, la moutarde.
5) Assaisonner à votre convenance et déguster bien chaud!

Le p'tit truc: Le velouté est tellement doux que même les enfants peuvent se régaler avec: faire seulement attention à la quatitié de moutarde que vous mettrez!

Si vous cherchez d'autres idées pour cuisiner du chou, vous pouvez aller voir du côté du Velouté onctueux au chou-fleur  ou de la Crème de chou-fleur

Pour une dégustation littéraire de mes Petites crèmes au citron, j'ai eu envie de les accompagner de ce texte léger et amusant de Pierre Gamarra. Je vous rassure: pas de mouche à la maison, les crèmes ont bien été dégustées par de vrais gourmands!! Le tableau de Turner me semble illustrer à merveille la douce couleur de ces petites crèmes...

(Illustration: "Didon à Carthage" de Turner)

Etes-vous déjà allés à la fête du citron, à Menton? Imaginez une ville qui s'ilumine sous les couleurs éclatantes des citronniers et des orangers...  Du jaune pâle à l'orange le plus vif, les couleurs roulent dans la ville et de doux parfums embaument les rues et les allées...
Alors, puisqu'il est la saison de la maturité de ces fruits, voilà pour le dessert des petites crèmes au citron, vite faites, mais tellement onctueuses... Une petite cuillère?

Ingrédients (pour 4 personnes):

-  50 cl de lait
- 1 citron non traité
- 145 gr de sucre en poudre
- 4 oeufs

1) Laver le citron. Oter le zeste et le mettre à infuser pendant une bonne heure dans le lait préalablement bouilli.
2) Passé ce temps, fouetter le sucre et les oeufs jusqu'à ce que le mélange blanchisse.
3) Oter le zeste et faire bouillir une nouvelle fois le lait.
4) Verser le lait bouillant sur le mélange oeufs-sucre et bien mélanger à la cuillère en bois.
5) Verser le mélange en le filtrant dans de petits ramequins et enfourner au bain-marie, th. 180, environ 20 min.
6) Laisser refroidir et déguster!

Le p'tit truc: Avec du lait entier, ces crèmes seront encore plus onctueuses!

Si vous cherchez comment accompagner ces crèmes au citron, vous pouvez aller voir du côté des Madeleines à la fleur d'oranger ou des Mini-cakes croustillants au citron .

Quand j'étais petite, nous allions souvent marcher dans les collines qui entourent Marseille. Les paysages y sont superbes, souvent sauvages, toujours baignés de cette lumière propre à la Provence. J'aimais particulièrement les balades d'hiver: on partait, solidement couverts, et il était bon de gravir le Garlaban ou la Sainte Victoire en sentant le soleil peu à peu nous réchauffer... On pique-niquait un peu vite, à l'abri d'un muret ou d'une restanque, on cueillait quelques touffes de thym ou de pèbre d'aîl, puis on redescendait avec le soleil. Mais ce que j'aimais le plus, je crois, c'était le retour... Lorsqu'il faisait vraiment bien froid, nous nous arrêtions dans une petite boutique du village d'Allauch et nous achetions des "suce-miel", une merveilleuse friandise toute de douceur, que nous réchauffions dans nos mains avant de la laisser fondre dans la bouche. Nous achetions aussi de délicieux croquants aux amandes... Alors nous rentrions bien vite et, autour d'un bon feu de cheminée, nous sirotions un thé en savourant ces gourmandises... Le mistral pouvait bien se déchaîner dehors, nous étions bien. Gorgés de soleil et de grand air, nous étions à présent au chaud, à croquer ces gourmandises...
Aussi, quand j'ai vu dans le joli blog "Sucre et Sel d'Angy" cette recette de croquants aux amandes et pistaches, une envie frénétique m'a saisie de les réaliser. Et dimanche, après une longue balade dans les calanques (avec bataille de boules de neige!), nous avons pu rentrer goûter avec un bon thé et ces croquants si parfumés... Merci Angy!

Ingrédients (pour une trentaine de croquants):

- 250 gr de farine
- 220 gr de sucre
- 2 oeufs
- 1 c.c. de levure
- 100 gr de pistache (décortiquées, non salées!)
- 100 d'amandes émondées
- 25 gr de cacao en poudre

1) Fouetter les oeufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse.
2) Incorporer la farine et la levure prélablement tamisées.
3) Ajouter les amandes et les pistaches. Bien mélanger.
4) Pétrir jusqu'à l'obtention d'une pâte.
5) En prélever les 2/3 et la pétrir en longue bûchette.
6) Ajouter le cacao dans la pâte restante, mélanger, puis pétrir la pâte cacaotée en bûchette et la mettre à côté de l'autre bûchette. presser fortement les deux.
7) Mettre au frais 1h au moins.
8) Couper la bûchette bien froide en tranches et les disposer sur une plaque à four recouverte de papier sulfurisé.
9) Enfourner th. 180 une vingtaine de minutes.

Le p'tit truc: ces croquants se gardent une bonne semaine dans une boîte en métal.

Si vous cherchez d'autres gourmandises pour accompagner le thé, vous pouvez aller voir du côté des Petits coeurs gourmands en pain d'épice ou des Friands aux amandes .

Puisque nous sommes en hiver, une petite recette pleine de douceur et de saveurs... Du veau tendre et fondant, des morilles merveilleusement parfumées, de la vitelotte pour la couleur... Simplement cela, simplement le bonheur!

Ingrédients:

- 1 rôti de veau de 1 kg
- une vingtaine de morilles sèches
- 9 pommes de terre Vitelotte
- 15 cl de lait
- 15 cl de crème fraîche
- 2 échalotes
- 1 fond de bon vin blanc
- 1 bouquet garni
- 1 carotte
- 1 blanc de poireau

1) La veille: mettre les morilles dans un saladier d'eau tiède. Les laisser tremper toute la nuit.
2) Le lendemain, les ôter de l'eau (attention: garder l'eau de trempage!) et les nettoyer très rigoureusement sous un filet d'eau tiède, avec une petite brosse.
3) Filtrer le jus de trempage et le mettre à réduire à fue très doux, pour obtenir un concentré de morilles (environ 1h).
4) Faire revenir le veau dans un mélange d'huile et de beurre, jusqu'à ce qu'il prenne couleur.
5) Baisser le feu, l'arroser, ajouter la carotte épluchée et coupée en quatre, le poireau en petits morceaux. Assaisonner.
6) Laisser cuire 1 petite heure.
7) Eplucher 8 pommes de terre, les couper en 2 et les faire cuire à la vapeur 15 min.
8) Eplucher la dernière. La couper en tranches très fines et laisser tremper les tranches 1/4 d'heure dans l'eau pour ôter le plus d'amidon possible. Puis faire frire les tranches dans de l'huile très chaude pour obtenir des chips violettes!
9) Mixer les pommes de terre en purée avec le lait préalablement chauffé. Garder au chaud.
10) Dans une sauteuse, faire revenir les échalotes épluchées et coupées finement dans un fond de beurre. Quand elles commencent à suer, ajoute rles morilles. Déglacer avec le vin blanc, faire réduire, puis à feu très doux ajouter le concentré de morilles et la crème fraîche. Assaisonner.
11) Couper le veau en tranches. Servir très chaud avec la purée montée dans des cercleset décorée d'une chips et les morilles en sauce. Déguster!

Le p'tit truc: Attention à bien nettoyer les morilles et ne pas hésiter à y revenir plusieurs fois afin d'éliminer complétement les petits déchets qui s'y trouvent et sont très désagréables sous la dent!

La douce couleur de mes Macarons au pamplousse m'a fait penser aux splendides couleurs des couchers de soleil et ces quelques vers de Baudelaire me sont revenus en mémoire! Je vous les partage avec grand plaisir:

(Tableau: Coucher de soleil, Claude Monet)

Coucher de soleil romantique

Que le Soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour! - Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve! Je me souviens!... J'ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite,.. - Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon! Charles Baudelaire

Encore des macarons! Mail il est vrai qu'on ne s'en lasse pas!Croquants et moelleux tout à la fois, ils se dégustent avec un bon thé à quatre heures, se croquent en guise de dessert, et s'offrent pour la plus grand plaisir de tous ceux qui passent par là!
Ma recette de base, récupérée chez Mercotte, est ici garnie d'une ganache trouvée sur le site Pure gourmandise: que toutes deux en soient grandement remerciées!

Ingrédients:
a) Pour les macarons (environ une trentaine):
- 80 gr de blancs d'oeufs (vieux de quelques jours et gardés au frais dans une boîte hermétique)
- 100 gr d'amandes en poudre
- 270 gr de sucre glace
- 24 gr de sucre en poudre
- une pointe de colorant en poudre orange

b) Pour la ganache:
- 1 pamplemousse
- 25 gr de crème liquide
- 140 gr de chocolat blanc

a) Les coques:
1) Mixer longuement la poudre d'amandes et le sucre glace, puis les tamiser: ne pas négliger cette étape, c'est elle qui va permettre que les macarons ne soient pas tout bosselés!
2) Monter les blancs (sortis du frigo au moins 1h avant) en neige ferme. Sur la fin, ajouter le sucre en poudre en trois fois tout en continuant de battre. Ajouter en même temps le colorant.
3) Ajouter très délicatement le mélage amandes-sucre glace aux blancs, à l'aide d'une maryse. C'est ce que l'on appelle le macaronnage! C'est le moment un peu particulier de l'opération, car il ne faut pas il aller trop vigoureusement sous peine de casser les blancs, ni de façon trop timorée car si les poudres ne sont pas bien mélangées, les macarons n'auront pas un bel aspect. A la fin, vous devez avoir un mélange brillant qui "fait comme un ruban" quand on le soulève!
4) Mettre dans une poche à douille et faire des petits ronds assez espacés sur une plaque recouverte de papier sulfurisé.
5) Laisser "croûter" à l'air libre une bonne 1/2 heure.
6) Faire chauffer le four (chez moi 145°, mais cela dépend des fours: la cuisson doit être très précise!), puis poser la plaque de macarons sur une autre plaque froide (normalement il faut 3 plaques les unes sur les autres, mais je n'en ai que 2, et cela marche tout de même!).
7) Enfourner pour 14 min environ. Surveiller attentivement: le dessus ne doit pas virer de couleur, mais le dessous doit être cuit!
8) Sortir du four. Humidifier le plan de travail à l'aide d'une éponge et glisser la feuille sulfurisée avec les macarons desses: l'eau va permettre aux macarons de se décoller facilement!
9) Garder au frais au moins 24h (je sais, c'est dur!), ils n'en seront que meilleurs!

b) La ganche:
1)Hâcher le chocolat en petits morceaux.
2) Faire bouillier le jus de pamplemousse et la crème.
3) Verser bouillant sur le chocolat en trois fois et bien mélanger.
4) Laisser prendre au frais, puis en garnir les macarons.
5) Attendre encore 24h et se régaler!!

Le p'tit truc: Les macarons craignent beuacoup l'humidité: ils serons moins réussis si vous les faites un jour de pluie, par exemple! (Même si j'en connais qui vont sourire en lisant cela, n'est-ce pas Bernard et Geneviève?!...). De même, évitez de cuisiner ou de laisser cuire quelque chose à côté qui dégage de la vapeur pendant que vous faites vos macarons.

Si vous cherchez d'autres recettes de macarons, vous pouvez aller voir du côté des Macarons très faciles à la mûre ou des Macarons au chocolat, ganache de Pierre Hermé .

Dans le dernier Saveurs, j'ai trouvé cette belle et originale idée d'apéritif: des rondelles de boudin blanc cuites dans une poudre de noisettes! C'est vite fait, original et excellent! Une idée à faire et refaire pour des apéros raffinés et différents!

Ingrédients (pour une vingtaine de sucettes):

- des cure-dents en bois
- 2 boudins blancs (préférez les artisanaux: la différence est flagrante!)
- 2 c. à s. de farine
- 1 oeuf
- 1 grosse poignée de noisettes décortiquées

1) Couper les boudins en tranches en ôtant les extrémités.
2) Hâcher grossièrement les noisettes.
3) Mettre la farine dans un bol, l'oeuf battu dans un autre et les noisettes dans un troisième.
4) Faire chauffer une poêle avec un peu d'huile.
5) Tapoter une tranche de boudin dans la farine, puis dans l"oeuf et enfin dans les noisettes.
6) Déposer immédiatement dans la poêle chaude, côté pané au-dessous.
7) Faire cuire une minute, retourner et faire cuire l'autre face quelques instants.
8) Disposer joliment et servir bien chaud!

Le p'tit truc: Penser à ne tremper qu'un côté du boudin: c'est tellement plus joli et le mélange fondant/croquant ressort encore davantage!

Pour illustrer mon précédent post, Crème tendrement chocolat, je vous propose cet extrait d'un chant précolombien, qui expirme, à mon sens, toute l'ivresse que peut dégager l'arôme merveilleux du chocolat...

(Illustration: art précolombien)

"Le cacao fleurant déborde comme écume
Et se partage la fleur du tabac.
Quand le coeur est saveurs,
la vie se fait ivresse".

(Chant précolombien)