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Mots et mets
Mots et mets
20 janvier 2011

"Coucher de soleil romantique"

La douce couleur de mes Macarons au pamplousse m'a fait penser aux splendides couleurs des couchers de soleil et ces quelques vers de Baudelaire me sont revenus en mémoire! Je vous les partage avec grand plaisir:

Coucher_de_soliel_Monet

(Tableau: Coucher de soleil, Claude Monet)

Coucher de soleil romantique


Que le Soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour!
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve!

Je me souviens!... J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite,..
- Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon!

Charles Baudelaire

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10 janvier 2011

Le cacao et l'écume

pr_colombien Pour illustrer mon précédent post, Crème tendrement chocolat, je vous propose cet extrait d'un chant précolombien, qui expirme, à mon sens, toute l'ivresse que peut dégager l'arôme merveilleux du chocolat...

(Illustration: art précolombien)

"Le cacao fleurant déborde comme écume
Et se partage la fleur du tabac.
Quand le coeur est saveurs,
la vie se fait ivresse".

(Chant précolombien)

3 novembre 2010

Chanson d'automne

Automne  Cette fois, l'autome est bien là! Bourrasques, pluie, et merveilleux tapis de feuilles colorées! Et dans la cuisine... la Pâte de coing aux reflets mordorés rappelle les feuilles qui volent au vent... Pour accompagner ma dernière recette,je vous propose donc ce petit bijou de Verlaine, "Chanson d'automne". Ne vous y trompez pas: pour moi, l'automne est une saison lumineuse et gaie... mais ma vie n'est pas celle de Verlaine, bien sûr! N'hésitez pas à lire à haute voix ce petit texte pour mieux en goûter toutes les richesses phoniques: c'est une vraie merveille!

(Illustration: photo du Doubs, automne 2009)

Chanson d'automne

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Verlaine
19 octobre 2010

"la chasse aux pommes"

Magritte_pomme  Mon Gâteau rustique aux pommes et à la fleur de sel m'a fait penser à ce texte émouvant de Jean-Jacques Rousseau qui tente, par mille moyens, de dérober des pommes bien appétissantes... Je vous laisse découvrir ce qui lui arriva!

(Illustration: "Ceci n'est pas une pomme" de Magritte)

La chasse aux pommes

Un souvenir qui me fait frémir encore et rire tout à la fois, est celui d'une chasse aux pommes qui me coûta cher. Ces pommes étaient au fond d'une dépense qui, par une jalousie élevée, recevait du jour de la cuisine. Un jour que j'étais seul dans la maison, je montai sur la may pour regarder dans le jardin des Hespérides ce précieux fruit dont je ne pouvais approcher. J'allai chercher la broche pour voir si elle y pourrait atteindre: elle était trop courte. Je l'allongeai par une autre petite broche qui servait pour le menu gibier ; car mon maître aimait la chasse. Je piquai plusieurs fois sans succès ; enfin je sentis avec transport que j'amenais une pomme. Je tirai très doucement : déjà la pomme touchait à la jalousie, j'étais prêt à la saisir. Qui dira ma douleur ? La pomme était trop grosse, elle ne put passer par le trou. Que d'inventions ne mis-je point en usage pour la tirer ! Il fallut trouver des supports pour tenir la broche en état, un couteau assez long pour fendre la pomme, une latte pour la soutenir. A force d'adresse et de temps je parvins à la partager, espérant tirer ensuite les pièces l'une après l'autre : mais à peine furent-elles séparées, qu'elles tombèrent toutes deux dans la dépense. Lecteur pitoyable, partagez mon affliction.

Je ne perdis point courage ; mais j'avais perdu beaucoup de temps. Je craignais d'être surpris ; je renvoie au lendemain une tentative plus heureuse, et je me remets à l'ouvrage tout aussi tranquillement que si je n'avais rien fait, sans songer aux deux témoins indiscrets qui déposaient contre moi dans la dépense. Le lendemain, retrouvant l'occasion belle, je tente un nouvel essai. Je monte sur mes tréteaux, j'allonge la broche, je l'ajuste ; j'étais prêt à piquer... Malheureusement le dragon ne dormait pas : tout à coup la porte de la dépense s'ouvre ; mon maître en sort, croise les bras, me regarde, et me dit: Courage !... La plume me tombe des mains.

Jean-Jacques Rousseau ("Les confessions")

28 septembre 2010

"La tomate"!

agrigente  Un peu de légèreté pour accompagner ma tarte à la tomate et à la moutarde avec ce petit poème de Charles Dobzynski en guise d'amusement !

(Illustration: une oeuvre éclatante d'un de mes peintres préférés: "Agrigente" de Nicolas de Staël)

La Tomate

Trop timide, la tomate
devient écarlate
quand on lui dit qu’elle est belle.
Un rien l’épate,
elle se dresse sur ses pattes
pour imiter les hirondelles.
Elle rêve d’avoir des ailes,
s’arrondit, se gratte,
se gonfle d’eau, se dilate,
mais à chaque fois ça rate :
aucune plume ne pousse
à son épaule tendre et douce.
La tomate échec et mat,
se résigne, s’acclimate,
mais sous son air ombrageux,
puisque le ciel est paradis perdu,
elle mijote dans son jus
d’aromates,
un songe rouge et nuageux.

Charles Dobzynski

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14 septembre 2010

"Les premières fèves"

V_ron_se  Ma tartine fraîcheur aux fèves m'a fait penser à un texte de Claude Pujade-Renaud: l'auteur parle d'une grand-mère face à son petit-fils et confronte leurs deux visions de l'alimentation... C'est l'occasion pour Eglantine d'un retour nostalgique sur les fèves de son enfance...

(Illustration: Lucrèce, de Véronèse, un de ses plus beaux exemples de maîtrise la couleur verte... le vert Véronèse bien sûr!)

Les premières fèves

Automne 2017. Eglantine a quatre-vingt-quinze ans. Gilles neuf.
- Mais voyons, grandma, il faut réfléchir, et surtout compter, avant de manger!
Gilles désigne ce qu'Eglantine appelle encore, serètement, camembert. Le terme a disparu des emballages, lesquels n'indiquent plus que les composants...
- Si tu prends cette portion, tu vas avoir une surcharge en lipides, compte tenu de ta taille, de ton poids et de ...
-... et de mon âge!
Elle s'en moque de la surcharge lipidique, Eglantine! Elle a fini par s'habituer aux doctes discours de son arrière-petit-fils. Dès la maternelle, il a appris à calculer la composition de chaque aliment. (...) Eglantine refuse d'entrer dans cette obsession. Elle veut encore se souvenir. Le goût et le le langage se nourrissent l'un de l'autre. L'odeur tonique de l'oignon qu'on fait suer - elle chérit ce terme - dans un mélange de beurre et d'huile. Des aubergines: elle prenait plaisir à caresser leur violet lustré, puis, après les avoir coupées en lamelles, les laissait dégorger sous une legère couche de sucre afin d'en adoucir l'âcreté. Au printemps, une fricassée de jeunes asperges mélangées à de petits fonds d'artichauts, quel bonheur! Au printemps également, les premières fèves. Eglantine caressait le duvet blanc qui feutrait l'intérieur de la cosse, puis elle arrosait d'un filet de citron les menus galets d'un si joli vert, et si tendres.

CLaude Pujade-Renaud "Sous les mets les mots"

6 juillet 2010

"Le pain" de F. Ponge

pain_c_zanne  Depuis longtemps déjà, je voulais vous partager ce texte de Francis Ponge qui, par son écriture si personnelle et si particulière, nous fait entrer au coeur même du pain et de sa substance. Voilà que mon précédent post (Pain aux noix maison)  m'en donne une trop belle occasion pour m'en passer! Alors... bonne lecture!

(Tableau: "Pain et oeufs" de Cézanne)

Le pain

" La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes.

Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.

Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable…

Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation. "

Francis Ponge "Le parti pris des choses"

10 juin 2010

L'olivier!

C_zanne_3 Mon post précédent (Sablés aux olives et parmesan) évoque immanquablement la Provence et son grand soleil! Jen profite pour vous partager un petit poème de Frédéric Mistral, grand poète provençal s'il en est!, qui chante ici la pérénité de l'olivier et de son fruit, à travers les siècles. Saviez-vous qu'en effet l'olivier est un des plus vieux arbres connus et évoqué dans les premiers textes littéraires? (Bible, Iliade et Odyssée, Virgile,...!) .

(Tableau: "Paysage provençal" de Cézanne)

Car les houles des siècles,
et leurs tempêtes et leurs horreurs,
en vain mêlent les peuples, effacent les frontières :
la terre maternelle, la Nature ,
nourrit toujours ses fils
du même lait, sa dure mamelle
toujours à l'olivier donnera l'huile fine;

Ame éternellement renaissante,
âme joyeuse et fière et vive,
qui hennis dans le bruit du Rhone et de son vent,
âme des bois pleins d'harmonie
et des calanques pleines de soleil,
de la patrie âme pieuse,
je t'appelle ! incarne-toi dans mes vers provençaux !

Frédéric Mistral

19 mai 2010

"Heureux qui comme Ulysse"!

Ulysse  Les dés de fêta qui parfumaient mon Velouté de carottes au curry m'ont immanquablement fait penser à ma chère Grèce... (Vous ai-je déjà dit que dans la "vraie vie" (!) je suis  prof de français, mais aussi de latin et de grec?... si, si!!). J'en profite alors pour vous partager le début de ce texte si connu, mais finalement si peu lu, de l'Odyssée, chef-d'oeuvre de l'humanité s'il en est, qui raconte les aventures d'Ulysse et ses compagnons, de retour de la longue guerre de Troie, qui vont, suite à un sacrilège, errer 10 longues années avant de pouvoir rejoindre le rivage d'Ithaque...

(Illustration: "Ulysse et les sirènes", vase grec)

L'odyssée

C'est l'Homme aux mille tours, Muse, qu'il faut me dire, Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d'angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens.

Homère (traduction de Bérard)

3 mai 2010

Au printemps...

Constable  Le vert de ma Tarte blettes-roquefort, la fraîche odeur du muguet du 1er mai,... tout cela m'incite à vous confier ce petit poème de Charles Cros tout en légèreté et en finesse...

(Illustration de Constable)

Au printemps...

Au printemps, c'est dans les bois nus
Qu'un jour nous nous sommes connus.

Les bourgeons poussaient vapeur verte.
L'amour fut une découverte.

Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
De rêveurs nous devînmes gais.

Sous la glycine et le cytise,
Tous deux seuls, que faut-il qu'on dise ?

Nous n'aurions rien dit, réséda,
Sans ton parfum qui nous aida.

Charles Cros

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