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Mots et mets
Mots et mets
17 février 2020

Lectures

Voilà tellement longtemps que je ne suis plus venue publier ici... Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui m'en manque, mais bien le temps, ce maudit temps qui toujours file plus vite, encore plus vite, sans jamais me laisser de répit, ni même la possibilité de faire tout ce que je voudrais, tout ce dont je rêverais... Et pourtant, je continue à cuisiner, toujours!, et les recettes s'empilent, attendant avec confiance un jour où je retrouvererais... du temps! Alors, pour me faire pardonner, voici quelques-unes de mes dernières lectures que je suis heureuse de partager avec vous!

L'étrangère de Valérie Toranian

La vieille Aravni raconte, avec douleur, son histoire à sa petite-fille, Valérie. Son enfance heureuse en Arménie, et puis, brusquement, le chaos: le génocide qui débute, subitement, dans la violence et le sang. L'incrédulité de ceux qui se croyaient en sûreté, qui n'imaginaient jamais que l'horreur pourrait arriver. Elle raconte la fuite, les convois, les morts qui s'accumulent autour d'elle jusqu'à l'indicible tant la folie des hommes est grande... En parallèle, nous suivons sa vie d'étrangère en France, perpétuellement tiraillée entre deux mondes, l'impossibilité de trouver sa place et la tragédie de se sentir "étrangère" pour toujours. Un roman bouleversant dont on ne sort pas indemne.

"Aravni baisse la tête et fixe la bas de sa robe crasseuse. Elle entend ls voix échauffées des hommes qui marchent vers leur charette. (...) Tu ne les regardes jamais. Tu prends un air abruti, tu dois ressembler à un animal." (p.55)

Ce qu'en dit James de Dominique Schneidre

La narratrice, septuagénaire, originale et cultivée, vit dans une vieille maison remplie de livres et dialogue avec les auteurs comme s'ils étaient encore vivants. Un jour, il lui faut à tout prix trouver de l'argent pour réparer le toit de sa maison. Seule, elle se tourne vers ses chers auteurs pour trouver la solution à ses problèmes... et c'est une idée bien farfelue qui sortira de ces échanges!

Une écriture vive et amusante qui traite de manière légère la relation avec et entre les écrivains.

"Ma généreuse Geneviève croyait probablement que je fais ce que je veux chez moi. Or James éteint la télévision dès que j'ai le dos tourné, car le bruit l'indispose. Proust ouvre les fenêtres si quelqu'un fume, puis les referme pour éviter les courants d'air. (...) Seul Tchékhov se propose de donner un coup de main quand il s'agit de planter des arbres."

L'arbre du paradis de Ellis Peters

Au 13ème siècle, Harry Talvace, jeune noble, s'enfuit du château familial avec son compagnon Adam. Leur chemin est parsemé d'embûches. Il découvrira, au long de sa quête, sa passion de bâtisseur, sa future épouse, mais aussi et surtout le terible et puissant seigneur de Talvace auquel il va irrémédiablement lier sa vie par un terrible pacte...

Un roman historique passionnant, envoûtant, en trois tomes. Les presque mille pages se dévorent d'une traite et l'épaisseur psychologique des personnages finement dessinés par Ellis Peters nous tient en haleine jusqu'au bout.

"En es-tu sûr? souffla Isambard. Où sommes-nous, toi et moi, depuis le premier jour, sinon sur un champ de bataille? Lorsque tu m'as invité à ce qui était bien plus qu'un jeu, crois-tu que je n'ai pas compris qu'il s'agissait d'un défi à mort?" (p.731)

Photo-photo de Marie Nimier

A partir d'une séance photos d'écrivains pour Karl Lagerfeld, la naratrice raconte la suite d'évènements, petits et grands, qui se sont enchaînés: la rencontre avec Huguette Malo, vieille femme improbable à la recherche de chaussures vert tilleul, un chat récurrent, un voyage à Baden-Baden... Tout cela parsemé de réflexions sur l'art du roman et sa construction, mise en abyme dûment menée ici.

Ce n'est pas un roman inoubliable, mais on passe un bon moment et Marie Nimier manie une plume pleine de verve et d'ironie fort plaisante.

"Le soleil me réchauffait les épaules. J'étais là, place Dauphine, au 5ème étage d'une chambre aux cloisons de papier, ce corps qui me tenait debout vacillant  d'un pied sur l'autre, non, il ne vacillait pas, ni ne tanguait, j'étais sûre que le mouvement était imperceptible, mais moi, à l'intérieur, je le percevais comme un balancier, une marche intime, quelque chose qui avançait". (p.221)

Je vous souhaite de très belles lectures!

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